Rite d'encerclement, d'appropriation du territoire, toujours dans le sens où tourne le soleil, la Troménie est supposée représenter la pérégrination de saint Ronan autour de son « monastère ». La Petite correspondrait au trajet qu'il faisait chaque matin, à jeun et pieds nus (quoiqu'il se pourrait que ce trajet court, tardivement mentionné, soit une innovation relativement récente), tandis que la Grande Troménie serait celui qu'il effectuait tous les six jours (ou plutôt, selon l'interprétation habituelle, tous les dimanches). L'origine même de la procession reste indécise. Il est probable qu'elle a perpétué d'anciens rites, mais la seule chose certaine est qu'elle était déjà très suivie, sous sa forme actuelle, au XVIème siècle. Le rite de la Troménie est un devoir pour les Bretons des environs, et l'on affirme que « celui qui n'a pas fait la Troménie de son vivant, devra la faire une fois mort en n'avançant chaque jour que de la longueur de son cercueil ». On peut s'en acquitter en suivant les grandes processions, ou bien tout au long de la semaine, par petits groupes ou en pèlerin solitaire, de jour ou de nuit. Il est normalement prescrit de marcher pieds nus, sans parler et sans jamais se retourner.
Le baiser des bannières avant le départ de la Troménie