La ville évoque, de par son nom, un épisode que l'on retrouve en bien des lieux sous le nom de « Pont du Diable », et qui ici, comme plus à l'est au pont de Louen sur la Goulaine ou à l'île d'Yeu, met en scène saint Martin de Vertou : celui-ci aurait fait un pacte avec le Diable en lui demandant de construire un pont sur l'Ognon. Le prix à en payer était bien entendu l'âme du premier être vivant qui le passerait. Le Diable se réjouissait déjà de pouvoir damner le bon saint qui, plus malin, s'avança vers le pont et y fit courir un chat, bernant une fois encore le Diable. Celui-ci, au pont de Louen, se met à courser l'animal en criant : « Barbe de chat, je te tiens ! » puis il l'avale goulûment. Mais sa gorge s'en trouve irritée, et il le recrache au loin. On dit que le chat, recraché, fut projeté jusqu'au site de Barbechat, à quelque 30 kilomètres de là, qui y verrait l'origine de son nom. Par ailleurs, Paul Sébillot rapporte qu'un jour les habitants de Pont-Saint-Martin se sont retrouvés sur ce pont à la suite d'un gros orage. Ils virent soudain arriver vers eux, dans le lit du torrent, une masse d'eau considérable, et trônant sur ces flots une fée. Le pont risquait d'être emporté. Alors ils eurent la présence d'esprit de s'écrier : « Baissez-vous la Belle, et laissez-nous le pont. » Ainsi flattée, la fée passa sans provoquer aucun dommage. Henri Fromage ( Bulletin de la Société de Mythologie Française n° 83) interprète ce type d'épisode en termes de parédrie de saint Martin, successeur du dieu Mars (confondant en cela saint Martin de Tours et saint Martin de Vertou). Et, dans le n° 75 du même Bulletin, il présente saint Martin (de Tours) comme un passeur d'eau, ce qui à nouveau pourrait s'appliquer au cas présent.
Saint Martin de Vertou, vitrail de l'église de Vihiers (49)