Le cheval Mallet est un des êtres fantastiques qui hantent la campagne nocturne, en Vendée notamment. Il propose aux promeneurs attardés ou égarés de monter sur son dos. Puis ils les entraîne dans une course effrénée et éreintante à travers la nuit, jusqu'à les laisser choir, si possible dans une mare. A Saint-Lumine-de-Coutais, c'est un dimanche de la Pentecôte qu'un cheval est réputé avoir émergé du lac de Grand-Lieu, et chaque année, on mettait en scène sous ce même nom (ou celui de Merlet ou de Merlette) un cheval-jupon (corps et tête de cheval en bois, dans lequel s'introduit un homme) : le dimanche précédant la Pentecôte, un cortège le promenait dans le bourg, derrière le « bâtonnier » porteur d'un bâton garni de fers de lance à chaque bout, puis le cheval était remisé chez un des membres du conseil de fabrique. Le samedi suivant, on se rendait dans les bois pour y arracher un chêne qu'on transportait sur la place du village. Et, le jour de la Pentecôte, le cheval-jupon assistait à la grand'messe et aux vêpres, tandis que les dignitaires plantaient le chêne, tel un arbre de mai. Puis venait la danse rituelle du cheval Mallet : il tournait 9 fois autour du chêne, le baisait 3 fois , tandis qu'aucun des paroissiens ne devait approcher les célébrants de moins de 9 pieds, distance matérialisée par un cercle de 9 jeunes filles portant des rubans. Enfin le bâtonnier entonnait les 99 couplets de la Chanson satirique des Scandales qui chaque année évoquait les nouveaux potins de la paroisse en révélant souvent des choses qui auraient dû rester cachées. Puis le cheval se mettait à caracoler, à courir partout, à tenter d'arracher les rubans aux jeunes filles, avant de revenir se calmer auprès de l'arbre. Il était ensuite rangé à la sacristie, jusqu'à ce qu'il rejoigne l'année suivante la maison d'un des membres du conseil de fabrique en vue de la nouvelle fête. Celle-ci est désignée au XVIIIème siècle comme « Mystère du cheval Merlette » et est interprétée comme un droit seigneurial attaché à la canalisation des marécages. Mais cette célébration est apparemment attestée dès le XVIème siècle. Longtemps les autorités de l'Eglise cherchèrent à faire cesser ce rite d'e caractère païen, mais il fallut attendre la Révolution pour que, par la force des armes, on arrive à interdire à la population de le célébrer. La commune de Saint-Lumine-de-Coutais aimerait faire revivre l'ancienne tradition du cheval Mallet, ou du moins en perpétuer la mémoire. Elle a récemment tenté de remettre cette fête au goût du jour. C'est ainsi qu'une reconstitution accompagnée de commentaires sur cette tradition - où l'on a cru plus prudent de gommer les indiscrétions de la chanson des scandales - a été proposée aux habitants le 1er octobre 2004 dans le cadre de la salle des fêtes. href="javascript:ouvrir('GrandlieuMallet.htm');">(lire la description de la fête autrefois)